Stargate RPG : SG1 et Atlantis
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Stargate RPG : SG1 et Atlantis

Forum RPG basé sur l'univers de Stargate SG1 et Atlantis. Venez incarner le personnage de votre choix et traverser la Porte des Etoiles avec nous !
 
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Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ?

Nora Shirley
Il ne peut y avoir
qu'un seul Râ

Nora Shirley

Il ne peut y avoirqu'un seul Râ
Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? 3yev

« Oh mon dieu Daniel !
Vous aviez une vie avant ?! »

Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? Isk4

« Quels sont les ordres...
...mon Colonel. »


Messages : 104
Age du Personnage : 31

Statut Social : Très complexe...
Métier : Lieutenant au SGC, SG2

Avatar : Daisy Ridley
Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? Summer10
Profil Académie Waverly

Mer 26 Juil 2023 - 16:36 __________________________________________________________


« When You're Lost in the Darkness

Look for the Light »

▼▲▼

A peine j'avais jeté mon gobelet de bierre vide dans la poubelle qui se trouvait là, que j'étais tombé nez à nez avec un homme grand, musclé, noir et avec une barbe à papa rose en main. Pour être tout a fait franche, un tel spectacle était tout aussi bizarre que surprenant. Cela dit, je n'avais pas pu m'empêcher de laisser échapper un grand sourire.

« Vous ici ? » dis-je surprise en m'adressant à mon Colonel.

Je souriais une nouvelle fois, en le regardant d'un air sceptique. Que faisait-il là ? Savait-il s'amuser en dehors de la base ? Dans certains domaines, oui, j'en avais eu la preuve et pas qu'une fois, mais dans celui ci... j'avais réellement un doute. Il était venu pour la grande fête annuelle de Colorado Springs, entouré de manèges, à proximité de l'heure du drive in où ils diffusaient Dirty Dancing, l'un de mes films préférés, et avec une barbe à papa en main... il y avait quelque chose qui ne collait pas, mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Si il était ici en mission, je l'aurais su. C'était son jour de repos, ce qui coïncidait au miens, vue qu'on était dans la même équipe...

« C'est bien le dernier lieu où je pensais un jour vous y croiser... il vous est arrivé quelque chose c'est ça ? Vous avez été mordu par quelque chose dans notre dernière mission qui vous a embrumé l'esprit et qui vous contrôle ? Vous n'êtes pas vous même ? Vous avez passé des tests, sait-on jamais... ? »

Je lui souriais une nouvelle fois, tout en prenant une boule de sa friandise. Ou plus précisément une mèche que j'avais roulé en boule avant de la gouter. Goût vanille... intéressant. Tout comme ce sourire que m'adressait cette jeune demoiselle sur le côté...

Réfléchissant un instant, je reconnu que ça semblait évident qu'elle soit là, à nous observer. Malia était sans doute la raison de la présence de Thaddeus dans cet endroit. Je lui rendis son sourire, en mettant en bouche le restant de la boule. Je ne faisais rien de mal... si ce n'était goûter à la barbe à papa de mon Colonel... Ca aurait pu paraître bizarre, et ça semblait être ce que pensait Malia, vue qu'elle me souriait toujours, faisant des vas et viens entre son père et moi, mais ça ne l'était pas. Tout était normal. La preuve, on ne couchait plus ensemble... enfin bref...

« Tu as réussi à le convaincre de venir voir Dirty Dancing ? » lui demandais-je, tandis qu'elle me fit un chut du bout du doigt.

« Il n'est pas encore au courant, mais oui. Surtout maintenant, que tu es là, je ne doute pas qu'il soit convaincu de rester afin de voir le film. » dit-elle en adressant un petit sourire à son père... « Pas que le film, mais il ne l'a jamais vue. Ce qui est une bonne raison de rester. C'est un classique ! »

Cette dernière phrase, on l'avait prononcé ensemble.

« C'est un classique ! Sérieusement... comment vous pouvez être passé à côté de lui, il date des années dix neuf cent en plus ! »

Je me rendis compte que ça ramener le film à plus d'une centaine d'années en arrière. Alors qu'en réalité, il remontait à moins que ça. Il devait dater de 1985 ou 86... voir 87. Quelque chose comme ça. C'était dans les 5 ans avant ma naissance... Bon sang, que ça ne me rajeunissait pas... mais ça vieillissait encore plus le Colonel qui se trouvait face à moi. Ca ne retirait pas son sex appeal, mais... bref... fallait que je regarde ailleurs. Qu'est ce qui se passait là sur ma gauche ? Ah oui !

« Salut ! » lança Riley en arrivant à côté de nous.

Je lui adressais un petit sourire, avant de me tourner vers Thaddeus, d'éviter son regard et de regarder Malia.

« Tu vas bien ? » demanda t'il à la jeune femme.

Elle hocha la tête et enchaîna en lui demandant des nouvelles de son mollet. Il s'était fait mal la dernière fois qu'elle l'avait vue. Ramenant mes bras contre ma poitrine, je les croisais en me rendant compte qu'il commençait à faire frais. A moins que ce n'était qu'un frisson qui m'avait parcouru. Je sentis au même moment une main se poser dans mon dos et je fis un léger mouvement en avant, afin de m'approcher de Malia et non pas pour me dégager de l'emprise du jeune homme, pas si jeune, car il avait une dizaine d'années de plus que moi.

« Vous allez voir Dirty Dancing, vous aussi ? »

Malia hocha la tête...

« C'est un classique ! » répondit-il.

Je ne pu m'empêcher de laisser échapper un petit sourire. D'un, c'était quelqu'un de censé qui savait ce qu'il fallait avoir vue et revoir. Et de deux... il était sur la même longueur d'onde que Malia et moi. Alors pourquoi lui, mon Colonel, ne pouvait pas être comme tout le monde ? Je lui adressais un nouveau regard, me demandant si quelque chose pourrait le faire changer. D'un côté, Malia y mettait du siens, vue qu'elle l'avait entraînée jusqu'ici.

*

Pendant toute la durée du film, j'étais restée assise dans la voiture juste à côté de celle du Colonel et de Malia. La décapotable dans laquelle on se trouvait, permettait de bien voir l'écran et de profiter de l'air frais du soir. Je portais un léger gilet sur les épaules, un gobelet vide de bierre dans le porte gobelet de la voiture. C'était la deuxième de la soirée. On ne pouvait pas dire que ça faisait beaucoup.

Riley s'était extrêmement bien comporté. Il n'avait plus tenté de passer sa main dans mon dos, ou de faire quoi que ce soit, depuis que je l'avais méchamment évité face au Colonel et à Malia... pourquoi j'avais fait ça ? Ce n'était pas la première fois qu'un homme posait ses mains sur moi. Surtout pas un homme sexy... car il l'était grandement ! Il représentait ce que recherchait toutes les filles... un charisme, une présence, du charme, des muscles... il était blond. C'était sans doute un plus non négligeable, même si j'ignorais pourquoi. Bref... il était parfait !

« J'ai le dvd chez moi... » précisa t'il.

Je lui adressais un regard, d'abord sceptique, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire par là, avant de sourire.

« Tu veux vraiment le revoir ? Il y a encore le générique sur l'écran. Tu pourrais au moins attendre qu'il soit totalement fini. Un film comme ça, quand un garçon en redemande, ça fait un peu gay... »

« Aïe... une fille à clichés... je ne connaissais pas cette facette de toi. »

« Hé ! Je ne suis pas une fille à clicher. Mais ça fait un peu... »

« Gay ! » nous coupa Malia qui venait de faire son apparition à proximité de nous. « Avec Dad on rentre. Il est presque vingt trois heures, faut que je le mette au lit. Mais il doit me ramener avant à la maison. » dit-elle en levant les yeux au ciel.

Je ne pu m'empêcher de sourire, tout comme Riley. Ce dernier mis le contact en route.

« Je raccompagne la demoiselle également. Elle a besoin de faire dodo elle aussi. Pas encore prête pour revoir le film de suite... »

« T'as le dvd ? » demanda t'elle.

Je les regardais à tour de rôle.

« Ainsi que celui de Greace. J'adore les comédies musicales. »

Sans que j'eu le temps de dire quoi que ce soit, le doigt de Riley fini sur ma bouche. Il voulait m'intimer de ne pas répondre quoi que ce soit de trop cliché... j'avais hâte de voir sa collection de films et de me moquer ouvertement de lui une fois devant.

« Faudra m'inviter une fois. »

« Attends, j'ai une idée. » dis-je en ouvrant la portière, ce qui fit reculer Malia.

Je lui indiquais ensuite ma place. Autant qu'ils finissent cette discussion l'un à côté de l'autre. J'étais l'idéale pour former les couples... bien entendu, ce n'était que de l'humour.

« J'aurai bien continué cette discussion mais arrivé à un certain âge, ils peuvent se montrer très impatient. »

On tourna le tête tous les trois vers Thaddeus, qui nous regardait comme si on était tous d'une autre planète... je secouais la tête avant de reporter mon attention sur Riley. Mais quelque chose attira mon regard. Quelque chose qui se trouvait au niveau du sol.

« Dit moi que tu as une roue de secours. » lui dis-je.

Car à première vue, sa roue avant droite était à plat...

« On va procéder par étape. » dit-il en sortant de la voiture et en venant constater l'état de la roue. « Etape 1, la roue est à plat. C'est constaté. »

Je croisais les bras, l'observant. Malia m'imita.

« Etape 2, je soupire de lassitude. Voilà... » dit-il en soupirant. « C'est fait. Etape 3... »

Il regarda en direction de Thaddeus, avant de se diriger vers lui. Qu'est ce qu'il faisait ?

« Salut. J'ai la roue qui s'est fait la malle. Je vais appeler une dépanneuse, mais il commence à faire frisquet. Tu veux bien la reconduire ? »

Je n'avais rien dit, laissant le colonel répondre. Quant à Riley, il s'était tourné vers moi.

« Tu sais que je ne suis pas fragile ? Je peux tenir dans le froid pendant un long moment... »

« Tu seras mieux au chaud. »

D'ordinaire, j'aurai répondu qu'on pourrait attendre la dépanneuse à deux... et qu'on serait même très au chaud en l'attendant... mais là, c'était pas sortit.

« On se voit demain matin. Sept heures ? »

Je hochais la tête. Pourquoi je la hochais ? J'approuvais ?

« Tu veux qu'on te dépose et tu laisses la voiture là ? » proposa Malia.

Je n'y avais même pas songé.

« Ca va aller. Je préfère régler cette histoire de suite. Je n'aime pas remettre les choses au lendemain. »

Je secouais la tête en le regardant. Ca me rappelais une discussion qu'on avait eu quelques jours auparavant. Il me regarda avec un grand sourire.

« A demain, l'anglais ! » lui dis-je avant de faire demi tour pour rejoindre la voiture du Colonel.



CODAGE PAR AMATIS

Thaddeus Floyd
Il ne peut y avoir
qu'un seul Râ

Thaddeus Floyd

Il ne peut y avoirqu'un seul Râ
Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? Ou4e

“Même sans espoir, la
lutte est encore un espoir.”

Nous ne sommes
qu'ombres et poussières.


Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? Hjsd

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Sam 29 Juil 2023 - 17:58 __________________________________________________________


Don't put Baby in a corner.


Thaddeus ne croyait pas au karma. Depuis toujours, il était persuadé que chaque chose était à sa place dans l'univers et que sa vocation était d'en maintenir la cohésion. C'était pour cette raison qu'il avait rejoint l'armée. Servir, protéger la nation, recommencer. Il appréciait cette tâche, simple sur le papier mais qui impliquait énormément de décisions difficiles. Quand on lui avait proposé de rejoindre une branche secrète de l'US Air Force, il y avait vu l'occasion de servir et protéger d'une manière encore plus efficace. Lorsqu'il avait comprit l'ampleur de sa nouvelle fonction après avoir appris tout ce qu'il y avait à savoir autour du programme Porte des Etoiles, il avait été brièvement étourdi par l'ampleur de ses responsabilités. Il n'était plus question de servir et protéger les Etats-Unis mais l'humanité. La planète toute entière. Il avait vite retrouvé la tête froide. Il avait servi et protégé. Il avait cru en ses capacités. Sans doute un peu trop.

Rien ne l'avait préparé à ce qui lui était arrivé lors de son troisième passage de la Porte. Une embuscade, son équipe faite prisonnière. La sélection par un goa'uld du nom de Ba'al. Le symbiote qui l'avait rendu prisonnier à l'intérieur de son propre corps. Le massacre de ses équipiers, par lui-même, puis d'autres massacres, horreurs, tortures... Pendant des années, il avait semé la désolation sur la planète où Khonsou s'était établi.

Depuis sa libération et son retour sur terre, Thaddeus commençait à croire au karma. Il avait causé tant de souffrances que la grande balance cosmique cherchait à rééquilibrer les choses. Tout d'abord, il avait vu sa femme avec un autre. Et à présent Shirley... A croire que désormais, il devait s'habituer à sentir le bonheur lui filer entre les doigts. Inaccessible. A tout jamais.

Lorsqu'il avait vu le dénommé Riley, il s'était composé une expression aussi neutre que possible, mais il avait senti les muscles de son visage se crisper étrangement. Il ne savait plus s'il avait souri ou non. Sans doute pas.

Durant le film, il s'était efforcé de jeter peu de regards au couple assis dans la décapotable, juste à côté de son 4x4. Malgré tout, il avait rencontré des difficultés à s'intéresser au long-métrage, en dépit des commentaires emphatiques de Malia lors de certaines scènes. Elle avait dévoré la barbapapa et pointait du bout de la baguette vide l'écran lorsqu'un passage était cher à son coeur. Dans ces moments-là, il s'efforçait d'avoir l'air impliqué et hochait la tête.

On ne laisse pas Bébé dans un coin, lança-t-elle en même temps que l'acteur à l'écran, vers la fin.

A cet instant, sans qu'il puisse l'expliquer, son regard dériva vers Shirley. Il nota qu'elle n'avait effectué aucun rapprochement envers le blondinet et que ce dernier non plus. Tous deux droits comme un I sur leur siège, ils se contentaient de regarder le film. Etrange. Il se re-concentra sur le film, apprécia modérément la danse finale et se sentit soulagé lorsque le générique de fin se manifesta.

Il aurait voulu démarrer aussitôt mais il y eut l'épisode de la roue crevée. Guère prévoyant, le blondinet. Thaddeus manqua de laisser échapper un petit rire sarcastique lorsque le blond considéra que Shirley serait mieux "au chaud". Il faillit préciser que deux jours plus tôt, son lieutenant avait survécu dix heures durant sur une planète polaire mais pour une raison évidente, il tint sa langue. A la place, il fit signe à Malia et Shirley de monter dans le 4x4. Lorsqu'elles furent installées, il s'assit face au volant sans adresser un mot à Riley. Il recula dans un bruit de moteur pétaradant et s'éloigna en trombe, projetant au passage des cailloux vers la décapotable. Imperturbable, il roula vers Colorado Springs, dont les nombreuses lumières scintillaient sous les étoiles.

Riley est juste TROP cool, lança soudain Malia à Shirley. Comment tu le trouves, papa ?

Thaddeus ne mit que quelques secondes à articuler, sur le ton de l'humour :

Un peu trop pâlichon.

Malia s'esclaffa.

Nora n'est pas très bronzée non plus, fit-elle remarquer.  

Il resta focalisé sur la route.

Et le film, tu en as pensé quoi ?

Epoustouflant.

Tss... là je sais que tu es en train de mentir.

Ce fut au tour de Thaddeus d'avoir un petit rire. Oubliant pour un temps le blondinet, il jeta un coup d'oeil à Malia dans le rétroviseur.

Bon ok, reconnut-il. Il y avait de bons moments mais dans l'ensemble, c'est pas trop mon genre de film.

Il n'en fallait pas davantage pour enflammer le coeur de l'adolescente. Thaddeus l'avait peut-être fait exprès afin de l'écouter argumenter. Il adorait l'écouter quand elle s'exprimait sur un sujet qui la passionnait.

Qu'est-ce que tu lui reproches ? Il est GENIAL ! Et puis c'est intemporel comme histoire ! Une fille de 16 ans qui tombe amoureuse d'un homme tellement plus vieux qu'elle, que tout oppose... Tout le monde est contre eux. Ils vivent limite dans l'interdit. Et au final tout finit bien parce que l'amour, le vrai, triomphe toujours !

Les mains de Thaddeus se crispèrent sur le volant tandis qu'il fixait la route sans ciller. L'analyse de sa fille était pertinente, un peu trop pertinente, et faisait écho à une autre histoire qui le concernait de très près. Un instant, il craignit que Malia ait compris. Puis, il inspira profondément pour apaiser ses doutes. Non, voyons. Ils s'étaient montrés suffisamment discrets.

Et de toute façon, c'est terminé, songea-t-il fermement.

Tu trouves pas ça géant comme histoire ?

Trop cliché à mon goût, articula-t-il tout en entrant dans le quartier résidentiel de Colorado Springs.

Il déposa Malia devant chez elle. Il aurait aimé qu'elle l'embrasse lorsqu'elle sortit du 4x4, mais il devait se faire une raison : elle devenait grande. Les démonstrations d'affection n'étaient plus d'actualité. Et peut-être qu'il s'était montré trop distant depuis son retour, ce qui ne l'avait pas encouragée.

Bon... à la prochaine. C'était sympa quand même, dit-elle avec une moue peu convaincue.

Elle se détourna. Thaddeus hésita et l'interpela soudain :

Malia !

Interloquée, elle pivota sur ses pieds.

C'est pas mon genre de film, mais j'ai adoré le voir avec toi, assura-t-il avec douceur.

Sa fille lui adressa un grand sourire auquel il répondit. Toute heureuse, elle rentra dans la maison. Thaddeus attendit que la porte soit fermée pour redémarrer.

Un silence lourd comme du plomb tomba alors entre Shirley et lui. Il se doutait que le chemin jusqu'à chez son lieutenant serait pénible. Il comptait sur elle pour meubler la conversation, car elle était capable de parler pour deux, mais elle se révéla étrangement silencieuse. De plus en plus contrarié, il accéléra afin d'arriver le plus vite possible. Il se moquait de la limitation de vitesse, impatient d'être débarrassé de la... corvée ? En était-ce vraiment une ? Cette nuit-là, cela s'y apparentait. Il avait besoin de temps pour encaisser. Et pour cela, il avait besoin d'être seul.

A destination, il s'arrêta si brusquement dans la rue que le frein à main émit un grognement mécontent. Toujours ce silence oppressant. Un silence qui prenait toute la place dans la voiture. A contrecoeur, Thaddeus admit :

Riley a l'air d'être quelqu'un de très bien. Je suis content pour vous.

C'était ce qui rendait les choses encore plus douloureuses. Peut-être. Owen aussi était quelqu'un de très bien.

Ses doigts tapotèrent sur le volant, comme pour signifier à son lieutenant de sortir. Pourquoi ne bougeait-elle pas ? Elle ne semblait pas vouloir discuter et pourtant, elle restait assise dans le 4x4.

Agacé, il tourna la tête vers elle et... quelque chose le dérouta. Il posa les yeux sur la gauche, là où aurait dû se trouver la maison de Shirley. A la place, on voyait, éclaboussé par la lumière des réverbères, son immeuble à lui.

Il venait de la déposer... devant chez lui.

Cette bévue lui arracha un grognement qu'il étouffa. Aussitôt, il redémarra et reprit la route. Devinant que Shirley allait parler, il la devança d'un ton sec :

Ne dites rien.

Cette fois-ci, il était bien décidé à apprécier le silence. Un long silence. Eternel, si possible.


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Mar 1 Aoû 2023 - 8:25 __________________________________________________________


« When You're Lost in the Darkness

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De là où je me trouvais, je vis les mains de Thaddeus se crisper sur le volant. Il fixait la route sans ciller. Ce que venait de dire Malia, avait sans doute fait tilt dans sa tête. Elle expliquait clairement les raisons qui faisait qu'elle aimait Dirty Dancing. Déjà l'histoire, le fait que ce soit une fille de 16 ans, qui tombe amoureuse d'un homme tellement plus vieux qu'elle, que tout oppose... tout le monde est contre eux. Ils vivent limite dans l'interdit. Et au final, tout fini bien parce que l'amour, le vrai, triomphe toujours ! Je pouvais aisément comprendre à quel point ça devait le stresser. Même si je n'avais jamais vécu ce genre de situations, vue que je n'avais jamais eu d'enfants à ce jour.

Malia parlait ouvertement d'amour avec son père. De relation. De véritable amour. Celui où il était question d'une fille et d'un garçon, où tous deux se vouaient une fascination sans limites, une passion dévorante, un interdit. Exactement ce qui était censé être le cas pour une jeune fille de son âge. Elle n'était pas censée tomber amoureuse, rencontrer l'homme idéal, ou tout simplement un homme, avant d'avoir au moins trente ans. Du moins, c'était ce à quoi devait songer mon Colonel. Voilà pourquoi il était dans un pareil état. J'aurais aimé le rassurer, lui dire que ce n'était pas grave si une jeune fille tombait amoureuse jeune, que ça ne serait qu'une passade et que Malia savait déjà très bien comment se protéger dans ce genre de relations, mais est ce que ça l'aurait véritablement plus détendu ? Je préférais garder le silence, observant la route par la vitre. C'était bien plus prudent. Et puis cette discussion, elle était un peu personnelle. Je n'avais pas à intervenir.

Le ton qu'elle employa quand elle quitta la voiture, cette manière douce et tendre de lui faire comprendre qu'elle était essentielle à sa vie, me rappela à quel point il était un père aimant et un homme bon. On était bien loin du Colonel, militaire et autoritaire avec qui j'avais fait connaissance quelques mois auparavant. On était aussi bien loin de l'homme fougeux dans l'intimité, que j'avais découvert bien après... avec Malia il était juste aimant et plein de douceur. L'homme idéal à première vue. Un peu comme Riley, n'est ce pas ? C'était du moins ce que Floyd m'avait fait constater quand il avait lui même avoué que Riley était quelqu'un de très bien. Venant de lui, c'était un sacré compliment, n'est ce pas ?

« Tu es militaire ? » demanda Riley d'un air intrigué...

Je laissais échapper un petit sourire, en levant les yeux au ciel. Je voyais la réplique arriver...

« Laisse moi deviner. Tu aurais parié que j'étais mannequin ou actrice ? »

Il laissa échapper un petit sourire à son tour.

« En tout cas toi tu me vois comme le lourdingue de service qui drague tout ce qui bouge... »

Bingo ! Il venait de gagner quoi ? On déposa mon canada dry devant moi et une tequila devant cet inconnu, qui était tout comme moi, adossé au comptoir.

« Tu es un habitué. » dis-je sans réellement poser de question. « Le barman sait exactement ce que tu veux... ça en dit long... »

Il prit son verre et en bu une gorgée avant de poser son regard sur moi et ma consommation.

« J'essaye d'arrêter l'alcool. Dans les bars... ça ne me réussit pas. »

Ce qui n'était pas totalement faux. La dernière fois que j'avais été dans un bar pour boire, mon Général m'avait demandé de ne pas citer les gens présent... ça avait mal finis et ce n'était pas de mon fait. A dire vrai, je me demandais ce que je faisais là... et surtout... pourquoi le fait que l'homme à côté de moi ne parlait pas, m'incitait à parler pour deux...

« Alors dit moi... » dis-je en pivotant sur mon tabouret afin de voir les clients du bar. « Tu vas poursuivre ton exploration du soir en direction de cette blonde pulpeuse assise juste là bas qui semble attendre quelqu'un qui ne viendra pas ? Ou le groupe de filles près du billard ? »

Il se tourna à son tour afin d'observer d'abord la blonde, puis le groupe de filles. Je vis dans son regard une hésitation.

« Tu me conseilles laquelle ? »

C'était étrangement... amusant...

« Le groupe de filles. Plus de défis. Et si ça se trouve, y'a une actrice ou un mannequin dans le tas. » ajoutais-je avec un petit sourire malicieux.

« Et toi ? Tu vas te laisser payer un verre par le petit brun assis au bout du comptoir ou le grand musclé qui a l'air d'avoir envie d'offrir un verre à la terre entière ? » dit-il en observant un grand black musclé qui portait trois verres de bière contre lui et qui s'approchait du groupe de jeunes femmes que j'avais cité juste avant... « Toujours à voir la vie en grand. » avait-il ajouté.

Il faisait référence à quoi ? On observait tous les deux le black avait plus de bières en main qu'il pouvait en portait et le fait qu'il voyait tout en grand... mais genre tout ? Tout était plus grand ? Je ne pu m'empêcher de rigoler.

« Sérieusement ? Tu viens vraiment de dire ça ? »

Il m'observa, portant son verre à ses lèvres avec un petit sourire.

« En fait tu cherches absolument à ce que je réagisses à tout ce que tu dis ? Et ce, même quand tu ne parles pas ? C'est ça ta méthode de drague ? Laisse moi te dire qu'elle est très mauvaise... »

« Et pourtant elle marche... » répondit-il convaincu.

« Absolument pas ! » affirmais-je à mon tour.

« Alors pourquoi tu souris ? » acheva t'il...

Ok, il marquait un point. C'était pas mauvais. Pas mauvais du tout. Je ne savais pas comment enchaîner suite à cela. Pour un fois, il avait réussi à me faire taire. D'ordinaire on y arrivait, mais avec une toute autre méthode... plus agréable...

« Tu m'embêtes. » lui dis-je, tandis que le barman se rapprochait de nous tout en tendant une carte à l'homme qui se tenait face à moi.

« De la part de l'homme au bout du comptoir. » précisa t'il.

« Apparement tu attires pas que les femmes... » conclus-je.

« Hum... je dois dire qu'il a quelque chose. Petit, brun, en costume... ça attire le regard. »

« Pas nécessairement dans le bon sens. Je les préfère grand, avec un costume éventuellement. » dis-je sans pouvoir m'empêcher de regarder la chemise que portait l'homme face à moi.

Il était limite bien habillé. A dire vrai, il avait véritablement la classe.

« Riley ? » l'interpella le barman. « Il a laissé une caisse à l'arrière. »

Le sois disant Riley hocha la tête d'un air entendu avant de tourner la tête dans ma direction, sans rien dire. C'était quoi cette histoire de caisse ? J'étais bien trop intriguée pour m'arrêter là...

« Ca fait aussi partit de ta méthode de drague de laisser planer le mystère autour d'une caisse ? Tu as payé le barman pour qu'il vienne te voir ? »

« Je le paye oui, mais pas que pour m'adresser la parole. »

Je le regardais d'un air surprise.

« C'est mon bar. D'où le fait que ta consommation est gratuite. »

Alors euh... non ! Il pensait me draguer comme ça ? En me faisant croire que c'était son bar. Bon ok, c'était peut-être son bar, mais de là à me payer à ma boisson. C'était quoi ? Lui Riley qui la payait ou c'était offert par la maison ? Et ça ne revenait pas au même ? Ok... sa méthode avait de l'effet...

« Tu m'embêtes. » me sentis-je obligée de préciser.

« Je sais. »

*

Nos lèvres s'entrechoquaient. Il avait réussi à me convaincre de boire un autre verre, cette fois ci un peu plus musclé... j'avais proposé d'en prendre un second, mais il avait refusé. Me rappelant qu'à ce que je lui avais dit, plus d'un pouvait m'attirer des ennuis et par la même occasion à lui, vue qu'il dirigeait ce bar. J'avais trouvé cela... amusant. Sans doute pour cette raison que je l'avais suivi jusqu'à chez lui, à deux pas du bar... qu'il avait déjà perdu son t-shirt, après que mes mains soient passés en dessous, et que nos lèvres apprenaient à se connaître.

Au moment où il avait passé à son tour sa main sous mon haut, j'avais eu un léger frisson et un mouvement de recul. Il s'était stoppé, me laissant le temps... qu'est ce qui m'avait pris ? Je n'avais pas attendu avant de l'embrasser une nouvelle fois, de repasser mes mains sur son torse musclé et de le laisser poser ses mains sur mes cuisses. Et quand il venait de tenter une nouvelle approche sous mon haut, j'eu un nouveau mouvement de recul. J'aurais pu me frapper !

« Tu connais Greace ? » me demanda t'il.

Je le fixais, sans ciller. Qu'est ce que quoi ? Je ne savais pas quoi répondre à cela.

« J'ai le dvd... »

« Tu as le dvd... » répétais-je, incrédule. « Tu... tu n'as pas l'impression de casser un peu l'ambiance en disant ça ? »

Il m'observa sans ciller, à son tour. Ok... je l'avais déjà bien cassé.

« Désolé... c'est un peu compliqué. »

« Je me doute. C'est pour ça que j'ai proposé le film. »

« Mais en quoi ce film va aider ? » demandais-je, sans comprendre où il voulait en venir...

« Ca va permettre de passer un bon moment, tous les deux. Pour un premier rencart on débute souvent par un film... »

« Un premier rencart ? »

« Ce soir, on se fait une soirée film. Et demain, quand je t'inviterais une nouvelle fois, on avisera. »

Je ne savais pas quoi dire. Regarder un film me tentait bien. Mais un rencart, c'était... enfin j'avais déjà vue un film avec un homme, c'était pas ça le soucis, mais... il avait compris que je voulais juste m'envoyer en l'air ce soir ? Même si mon corps n'avait pas les même attentes apparemment...

*

« Ils s'aiment, tous les deux, beaucoup. » affirmais-je en parlant de mes parents.

« Les miens sont morts. » me coupa t'il.

Je le regardais sans savoir quoi répondre à cela...

« Ca remonte à quand j'avais vingt et un an. Je bossais en tant que barman le bar où on s'est rencontré. Ils ont eu un accident d'avion. Il était pilote et elle hôtesse de l'air. C'est comme ça qu'ils se sont connus. Un peu plus de vingt ans ensemble et... voilà. Mais ils s'aimaient à la folie. Sans doute pour cela que je suis plus dans le côté romantique que coup d'un soir. »

Je m'en voulais de lui avoir mentis sur mes parents. Mais il se trompait. Je lui avais dit que je ne cherchais pas de relations durables. Et il m'avait confié que dans son cas, si. Selon lui tout venait de l'exemple que nos parents nous avaient donnés. Mais mes parents s'aimaient. Ce n'est pas parce que nos parents s'aiment d'un grand amour, qu'on a envie de vivre la même chose. C'est bien plus compliqué que cela. Lui et moi on était bel et bien la preuve que au vue de nos vies et de nos attentes, sa théorie ne collait pas.

« Tu as raison de chercher cela, si c'est ce dont tu as envie. J'ai vraiment pas envie de me lier à quelqu'un pour le restant de mes jours. Ca fini généralement mal. »

« Tu le pensais déjà avant qu'ils meurent ? »

Je voulu lui répondre que oui, mais je me souvenais ne pas lui avoir dit que mes parents étaient morts...

« Je connais ça... la peur de s'attacher, de perdre une fois encore quelqu'un qu'on aime... Mais je me dis qu'ils n'auraient pas voulu cela. Et à dire vrai, j'en ai pas envie non plus. »

« Tu connais Dirty Dancing ? »

Il me regarda surpris.

« Y'a une soirée spéciale ce soir... et j'ai pas vue le dvd chez toi... » dis-je tandis qu'il laissa échapper un petit sourire, avant de s'approcher et de me faire une bise sur le front.

C'était quoi ça ? Pourquoi quand je voulais quelque chose de... torride entre nous, ça tombait à plat ? J'étais maudite ou quoi ? Il m'était arrivé quoi ?

*

Les mains de Floyd étaient toujours posés sur le volant, tandis qu'on roulait en direction de chez moi. Il m'avait conduite jusqu'à chez lui. Pour quelle raison ? Je ne comprenais pas sa façon de faire...

« C'est quelqu'un de bien. » dis-je au bout d'un long moment.

Je ne souhaitais pas m'en convaincre, je le savais déjà...

« Riley. » précisais-je tout de même, même si Floyd devait se douter de qui je parlais. « Et c'est bien ce que vous avez dit à Malia. Elle a besoin d'entendre ce genre de choses. »

On a tous besoin d'entendre certaines choses... songeais-je en fixant la route face à moi, avant de tourner la tête vers la vitre. Je songeais à ce que j'aurais aimé entendre, là, maintenant. Comme par exemple... désolé. Désolé de je ne sais quoi. Peut-être d'être compliqué ? De rendre tout plus difficile ? Je secouais la tête, m'en voulant à moi même. Après tout, j'étais responsable de ce qui se produisait dans ma vie. Je ne parlais pas de la mort de mes parents ou des choses liés à la vie elle même, mais des décisions que je prenais. Je devais et j'en assumais les conséquences. La vie que je menais, c'était la mienne. Comme je l'entendais. Alors pourquoi ça me faisait autant mal quand un autre homme me touchait, que ce ne soit pas ses mains à lui... ? Je fermais les yeux, tentant de ne songer à plus rien jusqu'au bout du chemin.

« Vous me manquez... »

Je ne sais pas comment je devrais dire ça. Dans mon esprit, chaque mot raisonne comme une évidence. Mais j'ignore comment il pourrait les prendrent. Il me fait ressentir quelque chose que je n'ai jamais ressenti auparavant. Quelque chose qui me prouve ô combien je tiens à lui... et que je n'ai pas envie de le voir partir. Peut-être que j'avais formulé cela juste comme il le fallait, laissant ouvert à une foule de possibilités, sans vraiment indiquer clairement ce que ces mots signifiaient et qui m'effrayaient...


CODAGE PAR AMATIS

Thaddeus Floyd
Il ne peut y avoir
qu'un seul Râ

Thaddeus Floyd

Il ne peut y avoirqu'un seul Râ
Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? Ou4e

“Même sans espoir, la
lutte est encore un espoir.”

Nous ne sommes
qu'ombres et poussières.


Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? Hjsd

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Ven 11 Aoû 2023 - 16:19 __________________________________________________________


Hey, little troublemaker.


Les mains jointes dans le dos, Thaddeus fixait le général O'Neill. Bien que son visage eût une expression fermée, on devinait une lueur d'appréhension dans ses prunelles sombres. Avec ponctualité, il était entré dans le bureau du général. Il n'avait prononcé qu'une formule de politesse afin de saluer son supérieur. Plus que jamais, il s'était montré économe en mots. Il savait que rien ne pouvait le sauver.

O'Neill joignit les mains sur la table de bureau et l'observa un moment sans rien dire. Enfin, il déclara :

Vous savez pourquoi vous êtes là, je ne vais pas vous résumer la situation.

Non, mon général.

Nouvelle pause de la part d'O'Neill. Il afficha une moue contrariée.

Dans ce genre de cas, c'est la cour martiale, poursuivit-il d'un ton sec.

Thaddeus déglutit mais soutint le regard de son supérieur sans ciller. O'Neill garda un visage neutre, lui aussi. Puis, il reprit d'une voix plus désinvolte :

Cependant, au SGC, on bénéficie de certains avantages. Il ne s'agit pas de passe-droit. Ce n'est pas ce que j'ai dit. En fait, il s'agit seulement de démêler jusqu'à quel point vous étiez réellement impliqué. Et le Dr. Frasier est formelle : vous n'étiez plus maître de vos faits et gestes. Vous étiez dirigé par le scénario imposé. Par conséquent, vous n'avez rien fait de répréhensible en tant que militaire.

Dans son dos, les poings de Thaddeus se serrèrent. Il se débattait mentalement avec ses convictions de plus en plus vaporeuses. Le soulagement allait de pair avec sa culpabilité, qu'il savait réelle, contrairement à ce qu'O'Neill pensait. Mentir à son supérieur était passible de la cour martiale.

Moi-même, j'ai été sujet à de nombreux désagréments indépendants de ma volonté, au cours de mes explorations, précisa le général d'un ton presque nostalgique. Je ne vais pas vous dire lesquels, ça ne vous regarde pas, mais... la situation finit toujours par nous échapper. C'est le deal quand on traverse la Porte. On ne sait jamais vraiment ce qu'on va trouver de l'autre côté. L'important, c'est d'aller de l'avant. Donc, pas d'inquiétude Floyd : pas de cour martiale pour vous cette fois-ci !

Il eut un petit rire et Thaddeus s'efforça de sourire alors que, plus que jamais, il se sentait fautif. En sortant du bureau, il croisa Shirley dans le couloir. Il lui adressa à peine un regard. C'était au tour du lieutenant d'aller voir le général. Etait-elle anxieuse ? Non, il ne devait plus penser à elle. Cette fois-ci, ils avaient risqué gros. Trop gros.

D'un pas vif, il se dirigea vers l'ascenseur.

------

Vous me manquez.

Ces mots résonnaient dans son esprit, aussi vibrants que cette fameuse nuit où elle les avait murmurés, dans le secret de son 4x4. Il s'était emmuré dans le silence et l'avait ramenée chez elle. Lorsqu'il l'avait revue au SGC, il n'avait pas mentionné Riley une seule fois. Il avait préféré établir des fondations solides et saines entre eux, désormais.

Puis, ils étaient partis en mission. L'exploration de la planète P4X 232, déserte et dépourvue de population. Un rai de lumière les avait emportés dans ce qui semblait, aux dires des conclusions du colonel Carter, une autre dimension. Instantanément, leurs mémoires avaient été gommées, remplacées par de nouveaux souvenirs. SG-2 étant persuadé d'avoir toujours vécu dans cette dimension, ils avaient docilement vaqué à leurs occupations. La planète s'avérait être peuplée par les personnes ayant traversé la Porte des Etoiles qui se retrouvaient toutes piégées dans un scénario imaginé par on-ne-sait-qui. L'époque ressemblait à celle du Far West. Le Dr. Jackson y travaillait encore.

Vala Maldoran était devenue gérante du saloon, Rodriguez était mariée au pasteur. Quant à Shirley, elle était veuve et possédait un ranch que beaucoup lui enviait. Elle le défendait courageusement, mais il se tenait si éloigné de la "ville" la plus proche que les pillards venaient de plus en plus nombreux. Thaddeus, esclave qui s'était enfui de la plantation dans laquelle il vivait depuis qu'il était né, avait sauvé Shirley de justesse, au péril de sa vie. La jeune femme lui avait proposé de rester afin de l'aider à protéger son domaine. N'ayant nulle part où aller, il avait accepté. Au fil des mois (le temps s'écoulait plus lentement à l'intérieur de la dimension), ils s'étaient rapprochés.

Il se souvenait avec une précision incroyable de leurs soirées autour du feu de camp, non loin du troupeau endormi, lui jouant de l'harmonica, elle sa tête reposant sur ses jambes, avec les braises qui dansaient dans l'obscurité.

Il revoyait son éclatant sourire quand elle lui ôtait son chapeau d'un coup d'index pour se jeter sur lui et l'embrasser, dans la chaleur cuisante du soleil de l'Ouest...

Ils avaient été heureux. Incroyablement heureux.

Lorsqu'ils allaient en ville, il conduisait la carriole avec elle à ses côtés. Les commérages allaient bon train, mais il s'en moquait. Un jour, un abruti aviné avait traité Thaddeus de démon en raison de sa couleur de peau. Et d'acte contre-nature en désignant la jeune femme, puis lui. Thaddeus lui avait déboîté la mâchoire sans aucun état d'âme. Il avait passé la nuit chez le shérif sans sourciller. Il ne s'était senti coupable de rien. Il défendait celle qu'il aimait.

Quelques jours plus tard, alors que Nora était perchée sur une barrière de bois pour faire rentrer les bêtes à l'étable, le vent jouant avec ses cheveux et ses jupes, il l'avait observé longuement.

Qu'est-ce que tu as ? avait-elle demandé.

Je veux t'épouser.

C'était une certitude. Elle avait ri. Il l'avait attrapé par la taille, l'avait fait tourner dans ses bras quelques instants, puis lui avait chuchoté à l'oreille, tandis que le soleil couchant les réchauffait tous deux :

C'est toi que je veux, Nora Shirley. Même si personne n'acceptera de nous marier. Il n'y a que toi.

Il avait en tête d'en parler à la femme du pasteur. Elle était l'une des seules, avec la gérante du saloon, à ne pas voir l'esclave mais l'homme libre, égal aux autres. Il espérait qu'elle parviendrait à convaincre son mari de les unir.

Thaddeus claqua brusquement la porte de son casier. Retour brutal à la réalité. Pourquoi ces souvenirs lui paraissaient-ils plus colorés que le moment présent ? Ce n'était pas difficile à comprendre : quand on est heureux, le temps s'arrête. Et une fois que le bonheur est perdu, on prend pleinement conscience de sa valeur. Et surtout, on sait qu'il demeure à jamais inaccessible.

Bientôt, lors de la prochaine mission, il serait confronté au reste de son équipe. Comment Maldoran et Rodriguez allaient-elles le percevoir, désormais ? Il se souvenait avoir parlé de son désir d'épouser Nora à la "femme" du pasteur. Quant à la gérante du saloon, elle avait souvent écouté ses problèmes et avait apporté une oreille attentive. Allaient-elles considérer que tout était indépendant de sa volonté, à l'instar du général O'Neill ? Quoi qu'il en soit, il ne pouvait se défaire de son sentiment de culpabilité.

Il crut lire une sorte de sollicitude dans les yeux de Mitchell, qui se changeait juste à côté de lui. Thaddeus se fit violence pour se concentrer sur son débardeur noir qu'il enfila. A cet instant, le colonel Conrad, de SG-8, lança :

Alors Floyd, il paraît qu'on a pris du bon temps sur P4X 232 ?

Devant la mine déconfite de Thaddeus, l'autre ajouta, goguenard :

Eh ouais, les nouvelles vont vite. Ca a fait le tour de la base. Faut dire que c'est pas banal, de se faire son lieutenant.

Thaddeus fit son possible pour paraître détaché.

Ne réponds rien. C'est exactement ce qu'il cherche.

Conrad, mets-la en veilleuse, lui conseilla Mitchell sans cesser de s'habiller. Tu connais l'adage secret du SGC ?

Quel adage ? fit l'autre, perplexe.

Mitchell prit tout son temps pour pivoter vers lui.  

Ne pas parler d'une mission qu'on n'a pas faite. Tu sais pas comment c'était là-bas, pour eux. Alors la ferme.

L'autre leva les mains comme pour signifier qu'il n'insisterait pas. Thaddeus n'en décrispa pas la mâchoire pour autant. Conrad attendit que Mitchell enfile son tee-shirt pour glisser, tout en rangeant son déo dans son casier :

En tous cas, on comprend mieux pourquoi O'Neill t'a donné que des nanas. T'es plus de taille à diriger une vraie équipe.

Toute la rangée de casiers émit un grondement métallique. Thaddeus venait de donner un coup de poing à Conrad.

Connard ! cria le colonel, une main plaquée contre son visage ensanglanté.

Ca va aller ? s'enquit Mitchell.

Je crois qu'il m'a pété le nez !

C'est pas à vous que je parle.

Reconnaissant, Thaddeus acquiesça en direction de Mitchell. Conrad amorça un mouvement pour se jeter sur lui mais Cameron fit barrage.

Si j'étais vous, je me ferais tout petit.

C'est lui qui m'a agressé ! Vous voyez pas qu'il est dangereux ? Il perd son sang-froid et en plus, il n'est pas lui-même la moitié du temps ! Ca sera quoi l'excuse, la prochaine fois ?

Venez, on va boire un café, proposa Mitchell.

Ignorant Conrad, il tapota l'épaule de Thaddeus qui lui emboîta le pas. Encore quelqu'un qui le couvrait, sans le savoir. A combien encore allait-il devoir mentir par omission afin de garder sa réputation intacte ?

Dans le couloir, ils croisèrent Shirley. Ironie du sort. Mitchell leur jeta un regard à tous deux et dit :

On allait boire un café. Vous vous joignez à nous, lieutenant ?

Coup fatal. Thaddeus espéra que Shirley allait refuser. Ce serait plus commode. Plus facile.

Mais il savait que la jeune femme ne faisait jamais dans la facilité.


Emme
Nora Shirley
Il ne peut y avoir
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Nora Shirley

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Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? 3yev

« Oh mon dieu Daniel !
Vous aviez une vie avant ?! »

Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? Isk4

« Quels sont les ordres...
...mon Colonel. »


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Chapitre 11 : Deux boules Vanille ou Chocolat ? Summer10
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Sam 12 Aoû 2023 - 10:16 __________________________________________________________


« When You're Lost in the Darkness

Look for the Light »

▼▲▼

« Mon Général... » précisais je embêtée.

Je ne me voyais pas lui mentir. Je n'avais pas été élevée ainsi. Je ne pouvais pas trahir leur mémoire de cette façon. Celle de mes parents, de mes frères, de ma seule famille.

« Pas de cour martiale ! » plaisanta le général.

Je me mordis les lèvres.

« Mon Général... » répétais-je au bout d'un moment qui me paru terriblement long. « Je... »

« Ca suffit Lieutenant. On a fini. »

« Mais... »

« Vous voulez vraiment continuer cette discussion ? »

Je... Je... Je ne pouvais pas. Pour lui je ne pouvais pas.

« Non mon général. Merci... »

« Rompez maintenant. »

Je hochais la tête et quittait le bureau du Général plus mal a l'aise que quand j'y etais entrée.

*

Croiser une nouvelle fois Floyd avait été difficile. Surtout juste après l'entretien avec le Général. Mitchell était là, lui aussi. Ce dernier m'avait jeté un regard tout en me proposant d'aller boire un café avec eux. Je n'avais pas accepté, ni refusé. A dire vrai, je m'étais contenté de les suivre. Avais-je bien fait ?

Une fois à la cafétéria, Mitchell nous avait laissé à une table pour aller chercher les cafés. Je n'avais pas prononcé la moindre parole. Je n'avais pas regardé une seule fois mon Colonel. Je m'étais juste contentais de dire quelque chose, de le murmurer au moment où Mitchell était sur le point de revenir...

« Je lui ai dis... » confessais-je à mon Colonel.

Il ne pouvait en être autrement. Et je n'osais plus le regarder dans les yeux. Je l'avais trahis en faisant cela mais je n'avais pas eu le choix. Pour eux. Cela dit le général avait refusé de l'entendre. Que fallait-il en conclure ? Ma présence à sg2 touchait à sa fin. Je le savais. Il ne pouvait en être qu'ainsi. Et ca me faisait horriblement mal. Mais pas autant que si c'était avec lui que ca se finissait... Car cette aventure m'avait montrée une chose. Oui, j'étais capable d'aimer. Et ca me faisait peur... Car je pourrais tout perdre pour lui. Je pourrais tout abandonner, tout quitter, sauf lui. Je le sentais au fond de moi. Je sentais a quel point ca faisait mal. Il n'y avait, il n'y a que lui...

Certainement parce qu'on ne parlait pas, et qu'on se contentait de fixer notre tasse de café, Mitchell avait décidé de nous laisser seul. Il avait prétexter avoir un rendez vous important qu'il ne pouvait pas louper, et il était partit. Je n'avais pas pu attendre moi non plus. Pas pu attendre pour le lui dire. Pour le rassurer sur ce point...

« Je ne pouvais pas lui mentir sur ce qui s'était passé. Je ne suis pas comme ça, vous le savez. J'ai besoin de dire les choses telles quelles sont. Quitte à en subir les conséquences. Mais il n'a pas voulu entendre. Ou tout du moins il a écouté que ce qu'il jugeait utile à son enquête. Et pourtant, ça l'était, n'est ce pas ? » lui demandais-je, même si il n'était pas là, à ce moment là, dans ce bureau, pour entendre ce que j'avais dit et pouvoir ainsi me répondre.

Cette dimension était différente de la nôtre. Elle avait changé nos esprits, notre façon de voir les choses, ce qu'on était. Elle nous avait fait vivre une expérience unique, dangereuse. Elle nous avait contrôlée du tout au tout. Ces soirées autour du feu de camp, loin de la ferme, du troupeau, lui jouant de l'harmonica, moi reposant ma tête sur ses jambes, les braises dansant dans l'obscurité. Tout avait été mis en scène pour que cela soit le plus réaliste possible. Tout jusqu'à mes sentiments pour lui.

Mais quel que soit l'endroit, le moment dans le Temps, l'issue était toujours la même. Je lui avais pris sa main ce jour là, je l'avais soigné quand il était rentré de la prison. On l'avait insulté, humilié. Il en avait été de même pour moi. Sans doute ce qui l'avait poussé à brutaliser cet homme. A le corriger. Les hommes étaient stupides. Pas tous, car certains acceptaient, comprenaient. Mais...

« Votre main... » laissais-je échapper en posant mon regard, vestige d'un souvenir, sur la main de mon Colonel.

Elle était légèrement rouge. Comme si il avait une nouvelle fois blessé quelqu'un, se blessant lui même. Nos regards s'étaient croisés. Il n'avait pas eu besoin de parler. Je ne pouvais pas... je ne devais pas accepter cela. Me levant, j'avais quitté la caféteria.

Je n'étais pas venue le lendemain. Je n'étais pas venue le jour d'après. J'avais prévenue que j'étais souffrante, malade. Que j'avais besoin de quelque jours de repos. Le Général lui même m'avait appelé pour me demander à quel point je n'allais pas bien. J'avais bégayé, ne sachant pas quoi répondre. Il s'était contenté de me donner ma semaine. C'était bien plus que ce que j'avais demandé.

Le lendemain, on avait sonné à ma porte. La jeune femme était restée sur le seuil, prétextant qu'elle passait juste par là, mais n'omettant pas de me mettre dans les mains une soupe comme c'était apparemment la tradition par ici, comme elle le disait si bien. Elle avait également ajouté deux bouteilles de rhum et un paquet de chips, au cas où ça me prendrait de vouloir l'inviter pour une soirée entre filles. Vala était... surprenante et le rhum, sans doute fort utile. Puis, c'était lui qui avait frappé. J'avais hésité, puis je lui avais ouvert. J'avais besoin qu'il soit là. J'avais besoin de quelqu'un à qui parler. Et je ne pouvais pas le faire avec les autres personnes. A peine il avait franchis le seuil de la porte que j'étais venu me blottir dans ses bras.

On était resté là quelques instants sans rien dire. Ca faisait du bien d'être juste ainsi, l'un contre l'autre. Ca faisait du bien de sentir sa carrure. D'avoir la sensation qu'il était quelqu'un d'autre. Quelqu'un que je ne pourrais pas serrer de cette manière là, tout contre moi. Sauf quand on bravait l'interdit, et encore, ça ne serait pas un câlin. Juste une étreinte passionnée et brûlante...

« Je suis désolée de ne pas t'avoir appelé... j'étais en mission. »

« Je sais. Je n'étais pas très dispo non plus. » précisa Riley tout en se reculant légèrement pour mieux m'observer. « Elle remonte à quand ta dernière douche ? »

Ca faisait longtemps... si bien entendu deux jours étaient longs... bien trop long à mes yeux quand même...

J'avais fait couler l'eau. Il me parlait, me racontait ce qu'il avait fait, comme je lui avais demandé. Il était là, assis par terre, derrière la porte de la salle de bain. Cette scène était absurde... je n'avais jamais vue pareil amants... si tentait qu'on l'était, vue qu'il ne s'était encore rien passé.

Une fois apprêtée, j'avais quitté la salle de bain. Sans même réellement m'en rendre compte, j'avais enfilé un tshirt, avec un pantalon, quelque chose de très ordinaire, et pour sortir j'avais décidé de mettre mes bottes noires.

« Ca fait Cowboy. » avait-il dit. « J'aime bien. »

Puis, il s'était approché de moi et nos lèvres s'étaient croisées... je l'avais laissé faire un instant, avant de me reculer délicatement. Il n'avait pas insisté, se contentant de m'observer avec un petit sourire. Je n'avais pas pu m'empêcher de le lui rendre. Il était... charmant... un véritable prince charmant...

« Tu sais que tu pourrais être heureuse avec moi ? »

« Je lui suis déjà. » lui avouais-je, car c'était la vérité.

« Bien plus. Je suis plutôt pas mal. Adorable même. Je sais cuisiner et faire la vaisselle. »

« C'est important. » confirmais-je avec un grand sourire.

« Je sais faire des câlins comme personne. »

Pour le moment, je ne pouvais pas nier cela.

« Et je craque totalement sur toi... »

Je veux t'épouser... c'est toi que je veux, Nora Shirley. Ces mots raisonnèrent dans mon esprit... c'était irréel, je le savais, mais c'était là, ancré en moi et je ne pouvais pas les ôter ou faire comme si ils n'avaient pas été prononcés.

« Je t'aime. Vraiment. » confiais-je à Riley. « Tu es quelqu'un de formidable, mais c'est compliqué. »

« Tu m'aimes ? D'une manière compliquée ? »[i] demanda t'il, ne comprenant pas réellement de quel amour il était question.

« Comme un ami. Comme Daniel. »

Il plissa des yeux. Je me rappelais qu'il ne connaissait pas Daniel et qu'il n'était pas du SGC.

« Un collègue. »

[i]« Que tu aimes aussi. D'une manière compliquée. Et qui est autant formidable que moi ? »
demanda t'il avec un petit sourire en coin.

« Pas autant. Tu es unique en adorabilité. Exceptionnellement adorable ! » précisais-je avec un plus grand sourire.

« Mais je ne suis pas Colonel. »

Mon sourire s’effaça. On s'était quitté en bons termes, si on pouvait dire qu'on s'était quitté, vue qu'on n'avait jamais réellement été ensemble. C'était aussi une illusion, à mes yeux. Mais je ne l'avais pas compris plus tôt. Ma vie se résumait beaucoup à des illusions. Je vivais pratiquement toujours dans une autre dimension.

« C'est de la soupe. » lui confiais-je avec mon pot à soupe fermé que je tenais dans les mains.

Puis, je me mordis les lèvres. Je n'aimais pas mentir.

« C'est un vieux pot. J'ai mis du rhum dedans. »

Voilà qui était plus juste. Je le tendis à mon Colonel. J'avais fait la route jusqu'à chez lui et j'avais sonné à sa porte pour lui tendre une bouteille de rhum dissimulée dans un pot à soupe... où je voulais en venir ? Rien m'interdisait de lui ramener une bouteille... l'une de celles que Vala m'avait donné.

« Vous me manquez. » lui confiais-je une nouvelle fois. « Attendez, ne vous méprenez pas. Ce n'est pas comme vous l'entendez... » le rassurais-je tout en le fixant sans prononcer la moindre parole de plus.

Ca avait duré un petit moment. Il attendait sans doute que je justifie cela plus amplement, mais je ne voyais pas comment le définir. Il me manquait. Pas comme il l'entendait. Non, il me manquait juste... Au bout d'un moment, j'avais laissé échapper un petit sourire en secouant la tête. Je me sentais terriblement bête avec ma bouteille dissimulée.

« Dans une autre vie, je vous aurais dit oui. » lui confessais-je. « Parce que c'est vous que j'aurais voulu. »

J'avais bien fait de boire avant de venir. Je n'étais pas saoul, je savais très exactement ce que je faisais, ce que je disais, ce que je voulais... mais j'avais du me donner un peu de courage.

« Quand on est ensemble, qu'on fait semblant de compter l'un pour l'autre le temps d'une étreinte, je me sens bien. Je suis... comblée. Vraiment. Je n'en veux pas plus. C'est exactement ce qu'il me faut. Quand on est au SGC, je suis sous vos ordres, je vous obéis, je ne branche pas et je ne met pas sur le tapis ce qu'on fait dans l'intimité. Je sais où est ma place et où est la vôtre. Je ne joue pas de jeu. Je fais simplement ce qui doit être fait, parce que c'est ainsi que ça doit être fait. Vous êtes le Colonel et moi le Lieutenant. Et c'est sans doute ce qui apporte quelque chose en plus quand on n'est pas en mission, qu'on n'est pas au SGC, et que je n'ai pas d'ordres à recevoir de vous, mais que je peux faire tout ce qui me fait envie. Au SGC on respecte le règlement. Mais en dehors de là bas, c'est vous que je veux. »

J'avais vraiment bien fait de boire, mais j'aurai du boire un peu plus pour justifier mes propos. Je n'aimais pas mentir. Je n'aimais pas ne pas être franche. Mais parfois, je devrais juste me taire. Même si ça fait du bien de parler. Un bien fou...

« J'ai rompu avec Riley. Il y aura sûrement un autre Riley un jour. Mais pour l'heure, j'ai rompu avec ce Riley là. Je ne veux pas m'attacher, juste m'amuser. Je veux profiter de la vie. On ne sait pas quand elle nous échappera. On ignore si on sera encore là demain. La vie est courte. Et vous êtes mieux placé que moi pour savoir à quel point elle peut être balayée d'un revers de la main. Mais là, pour l'heure, je veux juste vivre. Vivre comme je l'entends. Et je vous veux vous, parce que vous me manquez. Nos moments ensemble me manquent. L'intimité qu'on s'est créé. Ce jeu... parce que c'est un jeu, on le sait tous les deux. »

L'interdit. Le risque. Le plaisir qu'il en ressort. C'est un jeu, me convainquais-je.

« Le monde est remplis de Riley. De bons Riley, comme lui, de mauvais aussi. Mais il n'y a que vous. Que vous que je veux là maintenant. En dehors des missions, des contraintes du SGC. Ce qu'on fait n'est pas mal. Ca nous fait du bien à tous les deux. Et je vous promet qu'il n'y aura que ça. Uniquement ça. »

Parce qu'il ne peut y avoir que ça... rajoutais-je pour moi même. Et pour une fois, la seule fois peut-être, je n'avais pas pu faire autrement que de ne pas être franche, de lui mentir... car au fond de moi, c'était pour tenir que je lui avais dit cela. Pour tenir et ne pas sombrer parce qu'il ne pouvait y avoir que ça et que mon corps tout entier le réclamait mais pas que mon corps, mon esprit aussi, mon âme... je le voulais à moi. Juste à moi. Parce qu'il n'y avait que lui... et j'ignorais si il y aurait que lui, mais là sur l'heure, il ne pouvait y avoir que lui, bien au delà de l'interdit. Juste parce que c'était lui et uniquement lui que je désirais...

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Thaddeus Floyd
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Ven 18 Aoû 2023 - 18:54 __________________________________________________________


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Thaddeus venait d'entendre ce qu'il espérait secrètement, sans même oser se l'avouer à lui-même. Nora venait de le délivrer du rival qui le dérangeait, de celui qui risquait de les éloigner l'un de l'autre. A présent que Riley avait été écarté, plus rien n'aurait dû le gêner. Pas après tout ce qu'ils avaient déjà traversé. Et pourtant...

Thaddeus sentait que s'il baissait sa garde une fois de plus, s'il acceptait de sombrer à nouveau avec elle pour une durée indéfinie, il risquait de perdre la raison pour de bon. Mais comment résister à ce sourire en coin qui le taquinait déjà, à ses lèvres qu'il savait douces et sucrées, à cette fougue dans son regard charbonneux, à tout ce que le corps de la jeune femme lui réclamait sans cesse et qu'il ne parvenait pas à lui refuser ? C'était un jeu, elle l'avait dit elle-même. Elle en avait conscience. Un jeu dangereux.

J'ai essuyé une remarque aujourd'hui, déclara-t-il brusquement.

Sa voix lui semblait lointaine, comme si sa propre conscience refusait d'avoir formulé ces mots. Ils mettaient en lumière à quel point ils avaient failli perdre la partie.

Elle venait d'un officier. Un colonel, reprit-il d'un ton raide. Mitchell était présent. Il a pris ma défense. Notre défense.

Cette remarque lui resta en travers de la gorge. Après une petit quinte de toux, il précisa :

C'était humiliant. Je ne veux plus jamais que ça se reproduise. Vous l'avez dit vous-même : vous voulez faire la différence entre le travail et l'intimité. Cependant, l'intimité s'est mélangée avec le travail. D'accord, c'était contre notre volonté, mais c'est arrivé. Désormais, les rumeurs vont aller bon train à la base. Le mieux que nous avons à faire pour les étouffer dans l'oeuf, c'est d'avoir une conduite irréprochable. D'autant plus... en dehors du SGC.  

Il voulut neutraliser l'hésitation dans sa voix en plongeant un regard résolu dans celui de Shirley. Elle devait comprendre. Elle devait l'accepter. Elle devait appliquer cette consigne. Il en avait besoin, car... il n'était pas certain d'y parvenir lui-même dans le cas contraire. Sa volonté avait été érodée par Khonsou.

Tu te cherches des excuses, imbécile, se maudit-il. La vérité, c'est que tu l'as dans la peau. Au fond de toi, tu sais que tu avais vraiment envie de l'épouser, là-bas. Il n'y avait qu'elle, et il n'y a toujours qu'elle.

Sa possession par un Goa'uld lui avait permis de discerner ce qu'il avait fait de son plein gré ou pas, et bien que les souvenirs implantés par la dimension ne fussent pas les siens, à aucun moment ils n'avaient été en opposition avec ses désirs et ses convictions. Sur cette planète, il s'était senti épanoui, libre et heureux.

C'est pourquoi, nous ne devons plus nous voir en-dehors de la base, lança-t-il abruptement.

Il baissa brièvement les yeux sur le bol de soupe contenant du rhum. Il n'avait pas esquissé de geste pour le saisir. Nora avait une façon singulière d'apporter son réconfort. La mort dans l'âme, il songea que toutes ces petites choses allaient lui manquer. Terriblement.

Et elle encore plus.

Sa main lui parut gantée de plomb lorsqu'il ferma la porte devant la jeune femme.


Emme
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